L'importance d'être constant

    Hier soir, Maddy, Diddy et moi avons joué nos mondaines et sommes allées au théâtre. Croyez-le ou non, c'est bien la première fois que je vais au théâtre à Paris ! Je me disais pourtant à l'époque où j'arrivais à la capitale que j'y passerai ma vie, mais bon, la scène théâtrale française est tellement... fade. Des comédies franchouillardes ou des one-man-show, bof bof. Et puis bon, le prix... Il faut quand même mettre de côté avant de se décider à faire ce genre de sortie ! Bref, il semblerait que hier, les bonnes conditions aient été réunies : des prix réduits de 50 % et une excellente pièce anglaise. Ainsi, nous avons gagné le 10e arrondissement pour passer une petite soirée tranquille.

    Pas de chance, nous sommes d'abord tombées sur une manif' de sans-papiers beuglant des slogans anti-sarko et anti-le pen (beuglant n'est pas méchant, mais c'est saoulant au bout d'une heure). Le tout avec des CRS partout. Et bien sûr, la foule ambiante des grands boulevards. J'avais bien hâte de me rendre à notre destination finale ! ^^

    Puis enfin, une heure avant le début de la pièce, nous récupérons nos billets et entrons dans le Théâtre Antoine. Classouille !! D'ailleurs j'ai été prise d'un fou rire quant aux personnes devant nous :

- Ooh Charles Edouard, vous vous rendez compte de qu'ils ont fait !
- Mais oui ma chère.

Ah les merveilleux contrastes de la société ! On se sent bien paysan d'aller au théâtre entouré de ça ! Enfin heureusement, tout le monde n'est pas non plus comme ça. Une ouvreuse nous montre nos places et là, nous crions victoire : des places à quelques pas de la scène ! Pas mal ces prix réduits ! Et comme nos places sont numérotées, nous décidons de visiter le théâtre. C'est grand, plus que nous le laissait supposer l'extérieur du bâtiment. Et c'est vraiment beau ! Nous visitons les balcons, une expositions sur la pièce que nous allons voir, et retournons nous asseoir pour attendre le début de la pièce.

    La pièce présentée était loin d'être une inconnue pour moi. Non seulement Oscar Wilde a toujours fait partie de mes auteurs préférés, mais j'ai du étudier The Importance of being Earnest chaque année de mes études supérieures (et avec toujours le même plaisir ^^). Aaah la société victorienne ! Le seul côté 'inconnu' de cette soirée, c'était bien le fait que je n'avais jamais, ni lu, ni vu, cette pièce en français ! Ainsi je partais quand même avec des doutes : comment est rendue la merveilleuse écriture de Wilde en français ? Maddy et Diddy me résument rapidement qui joue dedans, car oui, en plus, j'y connais pas grand chose en acteurs français nouvelle génération ! J'ai bien retenu Macha Meryl au début, car c'est déjà moins 'nouvelle génération' ! ^^ Et puis avec quelques minutes de retard, le temps que la salle finisse de se remplir, la pièce commence !

    Sans être capable de vous dire dans quoi il a joué avant, je reconnais directement le jeune dandy valsant devant nos yeux : Lorant Deutsch dans le rôle d'Algernon "Algy" Moncrieff. Mignon ^^ Puis arrive l'acteur qui jouera le rôle de Jack/Constant Worthing, Frédéric Diefenthal, le flic de Taxi (oula, me dis-je). Les deux acteurs  sont bientôt rejoint par Macha Meryl jouant une Lady Bracknell stupéfiante, et Gwendoline Hamon qui pour moi restera longtemps dans ma mémoire (après avoir vu cette pièce dans toutes les versions possibles, c'est bien la première fois que le personnage de Gwendolen me parait si grandiose). Bref, ça s'annonce plutôt bien, les deux acteurs ont l'air suffisament complices pour rendre la magie des discussions entre Algy et Jack, et le reste du cast se débrouille vraiment bien ! Même Lane, le butler, est génial ! ^^

    Ah oui, pour ceux qui ne connaisse pas trop la pièce (honte à vous), c'est l'histoire de deux gentlemen de la société victorienne qui tombent amoureux de femmes qui n'accepteront pour maris qu'un homme s'appelant Constant. Jack, un jeune homme trouvé dans une gare et recueilli par une bonne famille victorienne, s'invente un frère débauché nommé Constant pour aller faire la fête à Londres et surtout retrouver la fille qu'il aime, Gwendolen. Algernon, le fils de bonne famille et pessimiste convaincu, s'invente un ami éternellement malade, Bunbury, pour fuir les obligations de la société victorienne, et c'est en "bunburisant" qu'il rencontre la filleule de Jack, la jeune Cécilie, en se faisant passer pour ce frère débauché. Il y a donc deux femmes amoureuses de deux Constant inexistants, le tout entouré d'une société totalement superficielle et hypocrite. De grands moments de rire et de retournements de situations !

 

    Que dire au final ? La pièce m'a vraiment plu : les acteurs étaient vraiment sympas et restituaient divinement l'esprit de la pièce (bon, avec un côté parfois franchouillard inélégant qui contraste avec la classe d'un gentleman anglais). Les costumes étaient très beaux et le décors absolument sublimes (la demeure de Jack est à couper le souffle). Non vraiment, je ne regrette pas d'avoir vu ça ! Beaucoup de souvenirs de mes études sont revenus : ma prof de licence, ancienne actrice anglaise, qui m'avait donné la lecture de tante Augusta à l'entretien du début de pièce (moi qui ai toujours été silencieuse en classe, elle avait réussi a sortir de moi des trucs impressionnants), ou bien certains de mes profs qui parfois s'excusaient de leur retard en utilisant le fameux Bunbury. Aaaah ces années me manquent quand même ! Et puis l'entracte, c'est vraiment chouette aussi ! Betty Boop est venue nous apporter des glasses Haggen Dazs, les gens sont sortis, on respirait un peu. Nan vraiment, l'entracte, c'est quand même la meilleure chose jamais créée, c'est ce qu'il manque au cinéma ! Une pièce à voir donc, n'hésitez pas à aller sur billetreduc.com pour prendre des places ! ^^

Comments

[Gally]

Merchi ^^ Moi et MSN hein :/

[Dilon]

Sympatoche le theatre, comme quoi y a pas que des pieces longues et ennuyeuses

Sinon euh bon anif en retard, dur de t'avoir sur MSN depuis Jeudi... grrrrr j'ai rate mon coup